Notre racisme, atout stratégique pour la délocalisation
Tout l'article est intéressant à lire et il ne fait que 13 pages, vous avez le lien de téléchargement dans la bibliographie, n'hésitez pas à l'imprimer et à le lire ! (Tou·tes les étudiant·es commencent à lire des articles en les imprimant, et j'imprime même des brouillons de mon blog, lorsqu'ils sont un peu complexes, pour pouvoir prendre du recul et mieux les relire.) On voit ainsi que le racisme omniprésent lorsque l'on pense aux conditions de fabrication des iPhone est tellement pratique pour des entreprises comme Apple – je mentionne celle-ci car ses ouvrièr·es délocalisé·es, salarié·es de la Foxconn, ne reçoivent pas de salaire secondaire, leurs cadences sont passées de 2500 iPhone 4S par jour (par unité de 87 ouvrièr·es) à 5000 iPhone 5 par jour, 16 % d'entre elleux avaient perdu connaissance sur leur lieu de travail en 2014 et 18 % y avaient subi des châtiments corporels. Apple traite ses ouvrièr·es délocalisé·es de manière monstrueuse, non seulement en tolérant de telles conditions de travail, mais sans doute aussi car Steve Jobs y ait encouragé ses interlocuteurs (on savait déjà que c'était un fumier, rien de nouveau sous le soleil) ; mais comme ce sont des salarié·es chinois·es, délocalisé·es, en un mot racisé·es, qu'un ouvrier se soit suicidé après avoir été battu par des vigiles sur des soupçons de vol d'un prototype d'iPhone 4, dont chaque modèle a désormais à peu près la valeur d'un disque dur cassé (alors que des salarié·es de STMicroelectronics confirment anonymement à des journaux locaux que leur entreprise fabrique les caméras des iPhone et ne craignent qu'un licenciement), ne choque pas et peut même être défendu par leurs clientèles, des classes moyennes (blanches ou non) aux classes les plus dotées en capital économique, cadres, professions libérales, etc.
La délocalisation a donc pour double avantage de pouvoir bénéficier de devises dévaluées (par l'impérialisme occidental), mais aussi de notre complicité avec nos propres milliardaires du traitement raciste et inhumain d'ouvrièr·es délocalisé·es, et donc de notre propre oppression, notamment car le fascisme (qui est en train de nous tomber dessus) n'est pas très différent de ce que vivent déjà les travailleur·euses délocalisé·es.
Références
Grosfoguel R., Cohen J., 2012, « Un dialogue décolonial sur les savoirs critiques entre Frantz Fanon et Boaventura de Sousa Santos », Mouvements, 72, 4, p. 42.
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